Des médicaments pour le Consilium
2300 habitants, à peine. Et encore, je ne compte pas les animaux de compagnie ni les mannequins de Pioneer Supplies. 2300 habitants dans un trou perdu, que le puissant Consillium semble avoir oublié. Mon rôle dans tout ça ? Livrer des médocs aux mineurs du coin pour endiguer une épidémie avant qu’elle ne se rependre dans toute la galaxie.
21 mai 3309 – Les oubliés du Consilium
LHS 105 est un trou paumé qui ne compte qu’une planète et Vinge’s Claim, le seul outpost du coin. Le soir, les mineurs s’y retrouvent pour noyer leur solitude dans le Brandy. La serveuse, Cherry, les connait bien et passe dans le bar en début de soirée avec un plateau pour que les clients y déposent leurs armes. Je ne pense pas que ce soit par altruisme. Je pense qu’elle redoute juste qu’ils s’entretuent et qu’elle perde sa clientèle. Avec 2000 âmes, les clients sont rois… et précieux !
2300 habitants et ils trouvent un moyen de se récupérer une épidémie ! Elle a bien été signalée au Consilium à Munfayl, mais rien ne semble avoir été fait…. MediCorp a donc déployé un vaisseau et monté une opération pour stopper cette maladie en livrant des médicaments. Ma soute est pleine et j’enchaine les aller-retours entre l’Hippocrates et Vinge’s Claim. A un moment nous aurons livré plus de médocs qu’il n’y a d’habitants dans ce trou ! Mais c’est le job. Medicorp est là. Nous allons tout faire pour les quelques habitants de ce lieu perdu.
Lors de ma dernière rotation on m’a remis un colis spécial contenant des pilules bleues. Dessus il était marqué : à livrer à ces vieux schnock du BBC avec nos félicitations et encouragements pour qu’ils puissent retrouver les nuits de leur jeunesse.
Je ne pose pas de question. Je livre. Je l’ai dit. C’est le job.
26 mai 3309 – La révolte
L’épidémie est endiguée. Ca sent le vomi dans tout l’outpost, mais les habitants semblent allier mieux. Ils sont encore pales comme des merdes de laitiers, mais sont debout.
Certains m’ont remerciés, mais beaucoup m’ont conseillé de partir rapidement. Je sens souffler dans ce système perdu le souffle de la révolte. Des graffitis sont apparus un peu partout sur les murs de Vinge’s Claim. « A bas la dictature », « mort à ceux qui nous ont abandonnés », « faisons des brochettes de ces sales piafs ». Je passe sur les plus vulgaires.
Devant cette agitation et les émeutes qui commencent à éclater, Medicorp, avec les remerciements du gouverneur de Vinge’s Claim va quitter le système d’ici quelques heures. Je vais m’y poser rapidement car je n’ai aucune envie d’assister à la suite des évènements ici. Nous étions venus pour aider, nous avons rempli notre mission. Peut-être avons nous aussi ouverts quelques yeux de certain sur ce qu’ils doivent endurer, sur l’abandon des grandes instances pendant cette épidémie, sur le fait qu’ils ne sont que des « sujets » interchangeables et muselés.
Moi, ca ne me concerne pas. Je suis un médic. La politique c’est pas mon job.