ADM – la grande enquête 3/3

[Partie 3] Déméter, l’INRA, et le LAB

Dans les précédentes parties, nous avons pu balayer ce qui a conduit Alvinia de Messalina à fuir le Consilium et mettre sur pied sa Horde ainsi que MediCorp. Mais la fin de notre enquête a mis en exergues le fondement même des motivations de l’ex porte-parole après sa défection.

En illustration : Kaminska de Messalina

INRA et Déméter, du génie à la folie

Le 9 octobre 3303, en soirée, la Wing Atlantis est dans l’effervescence. Alors que la galaxie a les yeux tournés ailleurs, Alvinia à l’intuition incroyable que les Atlantes sont sur le point de trouver les bases de l’INRA (Intergalactic Naval Reserve Arm), cette organisation paramilitaire presque mystique qui a mené des recherches sur les Thargoïds aux alentours des années 3100. (voir l’annonce).

La Wing Atlantis et ses alliés ont ce soir-là trouvé la première (avant d’autres du même type) base de l’INRA avant tout autres pilotes de la Galaxie. Ce succès, resté discret dans les média, est un moment capital pour Alvinia de Messalina et sa Horde. L’aboutissement de ses sacrifices et de son incroyable intuition.

Ce qui est notable, c’est qu’absolument personne n’a relevé que la Horde a été la première sur les lieux et a pu, pendant de nombreuses heures, prélever ce qui l’intéressait avait que les autorités et instances scientifiques galactiques n’arrivent sur place.

Le Kalaktic n’est pas en mesure de prouver ce qui a été trouvé et prélevé par ADM et ses hommes ce jour-là, mais il est évident que ce doit être capital. Capital au point où le projet que ADM mettait secrètement sur pieds depuis le mois de mai de la même année allait prendre une autre direction.

Le projet en question s’appelle Déméter, et relève juste de la folie pure. Alvinia aurait eu comme ambition démesurée, sans nul doute en raison du poison qui la rongeait, une séquence ADN de néo-humain. Son projet n’était autre que d’ensemencer une planète aux caractéristiques les plus proches possibles de la Terre avec un ADN humain exempt de tout défaut. Rien que ça !

Elle a même, pour l’occasion, mobilisé de vastes opérations partout dans la galaxie pour cartographier et trouver une planète propice à son projet.

Là se rejoignent donc la question de la Recherche et de l’Exporation, moteurs des projets de la Horde.

Ce qui a potentiellement été prélevé sur les bases de l’INRA cette fameuse nuit du 9 octobre 3303 est peut-être à ce point significatif que le projet Démetern aussi fou soit-il, ne puisse devenir (ou est devenu) réalité !

Le spectre de Déjanire

Dans plusieurs écrits nous retrouvons la trace de ce maître assassin, Dorian Déjanire, décrit comme génie génétique et chimique, travaillant aux côtés de Alvinia de Messalina pendant une grande partie de son périple. Déjanire aurait eu deux rôles : mettre au point le code génétique de ce néo-humain dans le cadre de Déméter et trouver un antidote au poison qui rongeait ADM.

Dans une lettre testamentaire adressée à sa fille, Kaminska de Messalina, Alvina révèle l’impensable : Déjanire et elle ne font qu’un (voir la lettre).

Alvinia était donc malade, rongée par un poison qui perturbait son cerveau au point d’imaginer des projets fous, avoir des hallucinations et phases délirantes. Dans le même temps, ce poison semble avoir décuplé dans des proportions inimaginables ses capacités cognitives au point d’en faire un véritable génie de la génétique ! Les deux faces d’une même médaille, encore et toujours.

L’ordre des septs cloches et le Lab

Si l’on a pu voir que les crédits ne coulaient pas à flots pour la Horde a ses débuts, les projets comme Déméter et MediCorp ont nécessité des sommes astronomiques pour être lancés. La question est donc simple : d’où venait le financement ?

C’est du côté du système HIP 16813 que se trouve la réponse, au sein d’une étonnante station creusée au creux d’un astéroïde appelé Sister’s Refuge…un nom prédestiné !

L’ordre des sept cloches, cette théocratie matriarcale, est une rencontre capitale pour Alvinia de Messalina et signe sans doute le dernier chapitre de son œuvre.

Le 28 décembre 3303 L’Orichalque se pose à Sister’s refuge et Alvinia semble ressentir immédiatement une grande sympathie, partagée, pour ses hôtes à tel point qu’elle considérera ce lieu comme “sa nouvelle demeure”. (voir le récit)

Nos recherches indiquent qu’elle aurait disposé dans la station de tout le matériel et financement nécessaire à ses projets.

A tel point que les Soeurs des Septs Cloches, dont il semble que les ressources soient pratiquement illimitées, aient offert à Alvinia un Outpost pour qu’elle puisse s’y établir.

Naissance du LAB

Il nous semble vraisemblable que la présence de Alvinia et de ses projets “spéciaux” ait quelque peu perturbé la quiétude de la station Sister’s Refuge. C’est alors que le LAB naît. Les Soeurs offrent à Alvinia de Messalina un nouveau foyer : ce dernier est légué par les soeurs à Alvinia qui en devient la pleine propriétaire. Il s’agit d’un petit Outpost situé dans un système ne comptant aucun habitant.

Ils seront 17, au début, à s’y installer dans le plus grand secret. Depuis, le système s’est peuplé, mais le LAB est toujours présent.

Si vous avez l’âme d’un voyageur, vous pouvez vous y rendre. THE LAB ADM est établi dans le système HIP 82629 sur l’outpost Snowdon Port.

Kaminska et le LAB

Depuis sa mort, la fille cachée de ADM semble poursuivre l’œuvre de sa mère sur Snowdon Port où elle habite.

L’essentiel de la Horde semble aujourd’hui dispersé et rares ont été les pilotes ayant participé à cette aventure que nous avons pu contacter.

Il ne nous a pas été possible non plus d’interviewer Kaminska de Messalina, fille cachée jusqu’à la mort de l’ex porte-parole du Consilium et du leader des Black Birds de l’époque. Le même, devenu ensuite gestionnaire de la Horde.

Kaminska semble pleinement impliquée dans les affaires du Lab dont certaines de nos sources indiquent qu’il continue ses recherches scientifiques et s’est spécialisé dans les brevets génétiques. Certaines rumeurs font état que le Lab s’adonne également à l’espionnage industriel dans le domaine de la science.

A ce jour, cette allégation n’a pas réussi à être prouvée.

Conclusions

Quant à la question préliminaire du lien entre tous ces éléments, voici ce que nous pouvons aujourd’hui en déduire :

Le Lab continue son existence, partiellement occulte, et semble être la conséquence et suite au moins partielle de la Horde de ADM. Il est probable que les éléments potentiellement prélevés sur les bases de l’INRA soient encore en sa possession.

Nous n’avons trouvé aucune information sur une éventuelle poursuite du projet Déméter.

MediCorp est totalement déconnecté de la Horde en ce qui concerne les financements et la gestion. Dès le départ, Alvinia de Messalina a laissé les rênes à l’ONG et semble s’en être détournée pour se consacrer à ses recherches dans la station Sister’s refuge puis sur Snowdon Port.

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Pendant de cette enquête, qui a durée presque 2 ans, j’ai dû relever bien des défis, soudoyer d’abominables personnes et prendre d’incroyables risques. Mais, pendant tout ce temps, je reconnais avoir été profondément tiraillée entre une forte admiration et un sentiment de mal-être pour tout ce qui concerne la personne d’Alvinia de Messalina.

Je ne l’ai pas connue, et mon avis est donc forcément sujet à interprétations. Mais je pense profondément que Alvinia était aussi folle que géniale. Elle avait sans doute senti que le discours lissé du Consilium n’était qu’un miroir aux alouettes et que rien n’est aussi manichéen qu’on peut parfois le faire croire.

Elle n’aura eu de cesse de rechercher une vérité. Sa vérité. Peut-être pour échapper à sa destinée. Peut-être pour se faire pardonner ce que ce destin, depuis sa plus tendre enfance, l’a poussé à accomplir. Elle aura su protéger la plupart de ses secrets et la nature du poison qui la rongeait jusque dans sa tombe.
Elle aura aussi su être une mère et protéger sa fille jusqu’au point de ne jamais révéler son existence.

Alvinia de Messalina est morte le 24 novembre 3305 à 21h45. D’après les enregistrements de la boîte noire récupérée par le Kalactik, son cobra a pris feu après avoir été percuté par un tir devant la station Samson. Elle n’a pas réussi à atteindre la nacelle de sauvetage ni être récupérée par MediCorp, l’organisation de sauvetage qu’elle avait créée.

A ce jour, sa dépouille est encore aux mains du Consilium et n’a jamais été restituée.

J’aurais aimé la rencontrer, ne serait-ce que pour avoir la certitude de connaître la vérité qui était la sienne.

Iris THAUMAS – Le Kalaktic.