Sauvetage à haut risque

« Nous sommes arrivés à bord du Louis Pasteur dans le système LEESTI hier en début de soirée selon l’itinéraire prévu. Initialement notre mission était de livrer des médicaments, des abris et de la nourriture à bord du vaisseau lourd Chariot of Rhea. Très vite nous avons compris que la situation serait bien plus complexe et nous avons dû nous adapter à un tout nouveau plan. En plus des livraisons d’urgence à assurer, il nous a été indiqué que deux stations étaient en proie en flammes, sans doute en raison d’une attaque Thargoïds.

Mais un autre problème de taille a été découvert lors d’une maraude dans le système Didio. Un signal de détresse a été capté :

SOS. ! Nous avons été attaqués par les Thargoids. On a besoin d’aide pour gérer l’évacuation.

Barre du vaisseau agricole LTT 4772

Nous avons attendu le vendredi pour qu’un vaisseau soit opérationnel. En effet, de nombreuses soutes sont bloquées sur le mega-vaisseau endommagé et il nous a fallu récupérer et équiper un vaisseau avec un perce-soute pour forcer l’ouverture. Une fois les préparations effectuées, nous avons quitté le Louis Pasteur en direction du système Didio, en priant pour qu’il ne soit pas trop tard.

Ca grouille. Ca grouille de partout !

Quelques instants après avoir forcé l’ouverture de la première écoutille de soute et libéré quelques nacelles retenues prisonnières, c’est là qu’ils sont apparus ! Les énormes vaisseaux Thargoids ont surgi de nulle part et une onde électromagnétique a mis en défaut l’ensemble de tous les systèmes des vaisseaux de sauvetages présents sur place. Pendant d’interminables secondes tout n’était que silence et nous sommes devenus des proies à la merci du vide galactique et de ces monstruosités.

« Ca grouille, ça grouille de partout. Ces trucs sont énorme ! Putain, on va tous crever ! »

Notre copilote a piqué une crise, il hurlait et nous avons dû le sédater pour qu’il ne commette pas l’irréparable. Nous nous sommes donc retrouvé à deux dans le cockpit à contempler le cataclysme, l’épave détruite du vaisseau agricole baignant dans une nuée verte emplissant tout autour d’elle.


Puis, les systèmes sont revenus à la vie.

« Fonce, balance les drones et récupère les nacelles…. VITE ! »

Sans perdre une seconde, nous avons envoyé tout ce que nous avions. Alors que tout n’était que silence de mort quelques instants auparavant, l’univers s’est empli brutalement de bruits et de fureur. Des grincements, des bruits de succion, des cris de cor poussés par les créatures. Et nous étions là, à quelques mètres de l’écoutille de soute, caché dans l’ombre du vaste bouclier avant du méga-vaisseau. Nos drones ont rapporté trois nacelles, puis cinq, mais il ne nous a pas été possible de faire plus. De longs filaments verts provenant du centre de la créature aspiraient les nacelles. Nous avons regardé, impuissants, nos drones lutter contre ces filaments, les deux essayant de récupérer la dernière nacelle. Le bruit est ensuite devenu infernal, d’autres créatures sont arrivées et nous avons pris la décision de déguerpir le plus vite possible. Faute de quoi nous ne serions sans doute pas là à vous raconter tout ça.

Je pense être heureux de m’en être sorti et avoir extirpé de cet enfer cinq nacelles, mais je crois….je crois que jusqu’à la fin de ma vie jamais je n’oublierais ces cris. Je me demande si j’ai rêvé, mais je ne saurais dire si ces cris étaient des cris de rage des Thargoïds ou la colère de celles et ceux que nous avons abandonnés aux créatures. »

Témoignage d’un sauveteur MediCorp recueilli par le Kalaktic sur la zone de déploiement du Louis Pasteur. 29 avril 3308